
Novembre 2016 : 148 migrants arrivent au centre d’accueil provisoire géré par la Croix-Rouge (©La Rep 77)
Leur arrivée avait divisé les Bellifontains, entre ceux qui exprimaient clairement leurs craintes et ceux qui se disaient prêts à aider. Deux ans après l’installation d’un camp d’accueil temporaire de migrants à la caserne Damesme, le bail, qui ne devait durer qu’un an, va se prolonger encore un peu. Le maire Frédéric Valletoux vient d’annoncer que l’Etat allait vendre cette subsistance militaire, qui lui appartient encore, « courant 2019 ». C’est un peu plus long que ce qui était prévu… et cela permettra donc à l’Etat de prolonger les activités du camp, qui accueille sur site en 120 et 150 migrants.
« On s’est aperçu qu’il tourne sans nuisance pour personne, et que ce centre est utile pour la Croix Rouge dans la gestion des flux migratoires ».
Peu à peu, ils semblent même s’intégrer à la vie Bellifontaine, avec plusieurs initiatives d’associations, comme la Foulée Impériale qui les a mis à contribution dans l’équipe de bénévoles lors de la course, par l’organisation de matchs de football ou encore des footings organisés le dimanche matin dans le parc du château. « Il n’y a pas d’obstacle à ce qu’ils restent encore quelque temps », ajoute le maire.
Nouveau campus universitaire
Mais dans les prochains mois, donc, c’est la caserne dans son entier qui va être vidée pour laisser place à de nouveaux projets portés par la ville. Le premier projet est d’importance : reconstruire l’école élémentaire Léonard de Vinci, à l’étroit dans ses locaux actuels et en faire un groupe scolaire flambant neuf avec la maternelle « La Cloche ».
« On aura un nouveau campus tourné vers l’international, explique le maire. Mais à terme, on aura également dans le grand bâtiment du fond des formations liées aux matières sanitaires et sociales, et des cursus proposés par l’université Paris Est Créteil ».
C’est donc un nouveau quartier qui va naître à Fontainebleau, en parallèle de celui du Bréau. Car à Damesme, il est également question d’accueillir des logements, « et tout autre projet »… des commerces, des bureaux probablement. Du côté de l’opposition, la socialiste Roseline Sarkissian nous dit ne pas avoir « connaissance des éléments notamment financiers de cette vente et du coût de l’installation de l’école. Rien ne garantit qu’il ne s agisse pas, encore, d’un effet d’annonce. Ce projet devra faire l’objet d’un débat en conseil municipal ».
A droite, Cédric Thoma estime que « la situation se passe bien avec les migrants, c’est l’essentiel. Une vente tant que ce centre est ouvert paraît improbable ».
Concernant le déménagement de l’école, il ne cache pas son sceptiscisme : « Encore faudrait-il provisionner le budget correspondant de 8 à 10 millions d’euros. Depuis 2010, on parle de déménager cette école mais la situation n’a pas bougé », glissant au passage que pour l’avenir de Damesme, « priorité doit être donnée à des activités économiques plutôt qu’à des logements comme c’est actuellement prévu ».
En attendant, la Croix-Rouge va pouvoir continuer de traiter les dossiers des migrants qui transitent par Fontainebleau. Encore quelques mois…
Yoann VALLIER