
Le chantier de l’ancien sanatorium d’Aincourt (Val-d’Oise) pourrait débuter d’ici à 2021.
Il aura fallu plusieurs années de patience avant que le dossier n’aboutisse.
Les monstres de béton de l’ancien sanatorium d’Aincourt (Val-d’Oise), situés dans l’enceinte du centre hospitalier, seront reconvertis en 124 logements de luxe d’ici à 2023. Ils seront en effet construits dans les bâtiments Les Peupliers et Les Tamaris.
La municipalité a affirmé il y a quelques jours que la phase de bornage « est en cours pour Les Tamaris et le compromis de vente devrait être rapidement signé ».
Plan local d’urbanisme à modifier
Le dépôt de permis de construire est programmé le 15 mai et les travaux pourraient débuter d’ici à 2021. Le bâtiment des Peupliers devrait commencer sa transformation d’ici à 2022.
Néanmoins, un obstacle majeur reste à franchir : la modification du Plan local d’urbanisme (Plu) de la commune, qui devrait intervenir fin 2019, début 2020. Le coût total du projet est estimé à 30 millions d’euros.
Une décision qui fait suite à l’offre d’achat de la société François 1er, une entreprise spécialisée dans la rénovation du patrimoine historique, acceptée en avril 2018 par le Groupement hospitalier intercommunal du Vexin (Ghiv), gérant du site.
Ce dossier n’a pas été de tout repos pour ses acteurs. En 2010, un projet de logements avait été annoncé mais n’avait pas été retenu. La construction d’une maison de retraite dans les bâtiments de l’ancien sanatorium étant préférée.
Finalement, c’est le premier dossier qui sera mené à bien. Outre les 124 appartements de luxe, le chantier prévoit également la construction de 120 places de parking.
Un lieu chargé d’histoires
L’ancien sanatorium d’Aincourt tombe en ruines depuis plus de 30 ans. Avant d’être un endroit prisé des jeunes et des photographes, c’était avant tout un lieu chargé d’histoires. Construits en 1933, les bâtiments avaient été conçus pour lutter contre les épidémies de tuberculose. Les bâtiments ont ensuite été réquisitionnés par l’armée allemande en 1940. Cette dernière s’en est servie pour y établir un camp d’internement pour les militants communistes, syndicalistes ou encore élus. Au total, ce sont près de 1 500 personnes qui ont été parquées dans ce camp, avant la déportation vers des camps de concentration. De 1942 à 1943, le lieu s’est mué en centre d’entraînement pour les miliciens des Groupes mobiles de réserve, la police de Vichy. Ce n’est qu’en 1946 que des soins peuvent être à nouveau prodigués sur le site. Les cas de tuberculose étant en recul, l’établissement devient pluridisciplinaire quelques années plus tard. Une situation qui va entraîner l’abandon progressif des bâtiments des Tamaris et des Peupliers, puisque l’activité du site se retrouve concentrée sur le pavillon Les Cèdres.