
Ni policiers, ni agents de sécurité, ces agents de sûreté iront à la rencontre des locataires. (©Google street views)
En pantalon gris et veste bleu marine, ils ont fait leur première apparition sur le terrain mercredi 19 décembre 2018. Des agents de tranquillité résidentielle et de sûreté, missionnés par deux bailleurs sociaux de Toulouse, vont désormais circuler dans les halls des HLM du Mirail pour tenter de ramener la tranquillité dans les lieux.
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Lutter contre « le sentiment d’abandon des locataires »
La SA HLM des Chalets et Patrimoine SA Languedocienne se sont en effet associés pour créer le Groupement interquartiers de tranquillité et de sûreté (Gites). Jean-François Nicoules, président de cette nouvelle structure, explique :
En janvier 2017, les bailleurs sociaux du Mirail, avec l’ Etat et le parquet, ont constaté l’aggravation de l’insécurité : trafic, dégradations, occupations permanentes des halls d’immeubles… On a alors conduit une étude qui a mené à la création du Gites, qui a un objectif : lutter contre le sentiment d’abandon des locataires.
Bâton de défense et bombe lacrymo
Anciens pompiers, ex-militaires ou policiers, une trentaine d’agents de médiation ont été recrutés et formés pendant six semaines. Équipés d’un bâton de défense et d’une bombe lacrymogène, ces agents sont chargés de faire des visites approfondies des résidences pour repérer les anomalies techniques, identifier les lieux de caches de drogue, ou encore alerter en cas de regroupement illicite.
Fabien Morvan, directeur du Gites, précise :
En cas de crime ou de délit flagrant, ils se tourneront vers les forces de l’ordre.
Étienne Guyot, préfet de la Haute-Garonne insiste : « Les agents du Gites ne sont pas des agents de sécurité, ils vont faire le lien entre les habitants et les acteurs du territoire ».
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Une dizaine d’agents, 365 jours par an
Chaque jour, toute l’année, dix à douze agents seront sur le terrain à partir du milieu de l’après-midi et pendant la soirée : 20 000 habitants sont concernés par le dispositif. L’outil coûte deux millions d’euros par année aux deux bailleurs sociaux impliqués, qui reçoivent aussi une petite subvention de l’État.
Jean-Paul Coltat, directeur général de la SA des Chalets, explique :
Même si c’est économiquement douloureux, on a le devoir d’assurer une tranquillité aux résidents. Il est temps qu’il y ait une reconquête républicaine au Grand Mirail, c’est urgent.
Un bilan dans les deux ans
Un bilan du Gites sera mené d’ici deux ans, entre autres par le biais d’enquête de satisfaction auprès des habitants. « Mais le dispositif n’a pas vocation a être pérennisé dans le temps, même si ce sera sans doute en place pour quelques années », précise Jean-Paul Coltat. « C’est une démarche exceptionnelle sur un territoire précis, ce n’est pas le métier des organismes HLM ».
Des dispositifs similaires au Gites existent à Paris et en région parisienne, Toulouse est la première ville de province à se doter d’un tel outil. La SA des Chalets et Patrimoine Languedocienne espèrent que d’autres bailleurs sociaux de la Ville rose s’associeront prochainement au dispositif.